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23/08/2011

Déclaration du 1er août 2011 CITOYENNETE, LIBERTE, PSYCHIATRIE

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La loi du 5 juillet 2011 relative « aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » et ses décrets d’application entrent en vigueur. Le mouvement fort de lutte contre cette loi peut et doit se poursuivre après sa promulgation.

Cette loi, dans la même veine que celles sur les étrangers, l’immigration, la récidive, la rétention de sûreté, la justice des mineurs, la sécurité intérieure, etc., participe des atteintes considérables portées aux libertés et aux droits sociaux. Elle organise la surveillance sociale des vulnérables et précaires stigmatisés en « classes dangereuses ». A l’exemple du fichage généralisé de tout fauteur de trouble et mauvais élève potentiel, elle ouvre même un « casier psychiatrique » des « malades mentaux », sans véritable « droit à l’oubli ».
Cette loi est fondamentalement inacceptable car elle impose la contrainte et le contrôle social comme organisation du soin en psychiatrie, de l’hôpital au domicile, sous la nouvelle appellation aberrante de soins sans consentement. La position soignante dans sa qualité relationnelle y est dégradée en « expertise de dangerosité », ce qui aggrave la situation actuelle faite de souffrance psychique et de désillusions dans de nombreuses équipes, avec pour résultat d’amplifier les errements de sens du soin à domicile.
L’« entrée » en observation et soin se fera désormais par une garde à vue psychiatrique de 72 heures, sans même les garanties arrachées récemment dans le cas de la garde à vue policière.
La psychiatrie contemporaine a remis en cause significativement le grand renfermement. Les luttes organisées par les professionnels, les usagers, les militants des droits de l’homme ont obtenu le développement des droits et mis en cause la légitimité de l’enfermement et du statut d’exception du « fou ».

Nous n’acceptons pas que la psychiatrie et la santé mentale soient embrigadées comme faisant partie des polices de la société. Nous récusons la politique de la peur.

Faisant fi de tout débat sur l’obligation de soin et le droit au refus de traitement, le pouvoir impose des dits « soins sans consentement » jusqu’au domicile : assignation à résidence, programme de soins imposé et appelé à fonctionner sur le mode du chantage ou du marchandage, traitements médicamenteux contraints y compris à domicile, géo localisation, etc. Nous dénonçons l’hypocrisie du législateur et la duperie de la loi : un véritable soin psychique ne peut se concevoir sans le consentement.
A cette orientation répulsive donnée au soin psychiatrique s’adjoignent les effets et conséquences de la logique entrepreneuriale à l’œuvre à l’hôpital et dans le système de santé en général ; plus généralement de la casse du service public. Nous refusons le type de moyens supplémentaires attribués après le discours d’Antony de décembre 2008 pour « sécuriser ».
Nous —usagers, familles, soignants, travailleurs sociaux, magistrats, élus, citoyens—exigeons une orientation et des moyens qui relancent la psychiatrie de secteur, assurent et pérennisent les pratiques fondées sur l’éthique de la complexité, du prendre soin, de l’accueil, de l’hospitalité, du rôle des tiers sociaux et familiaux, de l’accompagnement, d’une réelle réhabilitation, et du droit.

Pour en former contours et contenus, nous sommes favorables à un débat national dont l’objet soit :

  • l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et celle du 5 juillet 2011. l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et celle du 5 juillet 2011. La nécessité d’une loi qui en finisse avec l’exception psychiatrique et qui relève du soin psychique bien conçu articulé au droit commun: c’est-à-dire de l’autorisation et du contrôle du juge civil.
  • la mise en chantier d’une loi programmatique pour une psychiatrie démocratique dont l’objet et l’éthique sont proposés dans notre manifeste initial, qui soit à l’opposé des gouvernances de mise au pas gestionnaire dont sont représentatifs les plans de santé mentale actuels et annoncés.

Il nous faut débattre, mais il nous faut également agir. Nous ne devons respecter les lois que si elles mêmes respectent le droit, en l’occurrence les libertés individuelles et l’intimité de la vie privée. La loi, qui dans la tradition est libératrice, est désormais un instrument du contrôle social. Elle formate, arrêtés et certificats à l’appui. La tradition de désobéissance civile, c’est depuis 1789 de s’opposer aux lois, mais c’est aussi désormais de combattre la loi par le droit. L’application servile de la loi ne créerait pas seulement l’injustice ou l’aberration psychiatrique ; elle créerait l’illégalité. La loi est celle d’une majorité conjoncturelle, mais le droit, construit dans le temps, est l’œuvre de tous. Où allons nous ? Vers ce qui n’est pas écrit, et seule la radicalité de l’analyse permet de s’extirper des modèles bien-pensants, déjà prêts à nous ensevelir.

Dans l’immédiat et à cette date du Premier août qui marque l’entrée en vigueur de la loi, nous proposons un plan d’action et de résistance éthique :

  • le refus des psychiatres et des soignants, dans la mesure du possible, de mettre en place des mesures de contrainte. Et notamment, le refus des collectifs soignants de tout programme de « soin contraints » à domicile contraires à la déontologie et aux droits fondamentaux. De même, il faut opposer un refus de tout avis médical sans avoir pu examiner le patient.
  • la saisie systématique du juge des libertés et de la détention, le patient devant être entendu hors visioconférence.
  • Développer l’information, notamment lors des 72 heures, afin que les personnes ne tombent pas dans la trappe psychiatrique que cette loi organise, mais accèdent aux soins psychiques auxquelles elles ont droit.
  • Le soutien des recours et défenses des patients soumis à ces « soins sans consentement », y compris les QPC qui ne manqueront de survenir. La création d’un collectif d’avocats et juristes sera essentielle en ce sens.
  • La construction d’un observatoire national de suivi de l’application de cette loi qui assure le recueil de données, l’alerte aux droits des personnes soumises aux « soins sans consentement », qui rapporte au législateur, au contrôleur des libertés et des lieux de détention, à la commission nationale consultative des droits de l’homme et au public les atteintes aux droits de l’homme et à l’éthique du soin psychique.

Nous sommes et demeurerons mobilisés pour concrétiser une œuvre de démocratie et de professionnalités.

http://www.maiscestunhomme.org/

01/08/2011

Pour info un texte de notre collègue Hubert Lisandre

Le statut de psychothérapeute,
ou comment rendre l’autre fou

"Qu’est-ce qu’un psychothérapeute ?
Il fut un temps, pas si lointain, où ce terme semblait faire consensus. On avait fini par le situer dans cette nébuleuse du soin psychique où il s’était formé un sens, comme il en est de tout signifiant, par opposition à d’autres. Il en constituait, pour ainsi dire, le no man’s land, par une définition essentiellement négative, où tout le monde trouvait à peu près son compte : le psychothérapeute, c’est celui qui ne fait, dans ce champ, ni acte de psychiatre, ni acte de psychologue clinicien, ni acte de psychanalyste.
On aurait pu bien sûr se méfier. Un consensus négatif ne vaut en général que par le flou dont il prend soin de s’entourer. D’autant que cette dénomination de psychothérapeute avait acquis, avec le temps, un prestige tout imaginaire — essentiellement auprès des professionnels et des intéressés, le grand public restant le plus souvent tout à fait à l’écart de ces subtilités réputées byzantines : ne voyait-on pas, en effet, des psychiatres et des psychologues prendre souci de préciser qu’ils étaient également, « en plus »,  psychothérapeutes ? Et ne prenait-on pas soin, inlassablement, de rappeler dans les amphithéâtres aux étudiants en psychologie que le diplôme de psychologue ne saurait conférer à lui seul titre (entendre : dignité) de psychothérapeute ?
Et comme il était de bon ton, à cette époque paisible mais reculée, que les psychanalystes eux-mêmes ne pratiquassent la psychothérapie qu’en catimini, sans du tout s’en vanter auprès de leurs semblables, on en était venu à penser que le psychothérapeute se situait là, juste « en dessous » du psychanalyste, et juste « au-dessus » du psychologue — et accessoirement du psychiatre, pour ceux qui le reléguaient aux basses œuvres d’une gestion sociale et médicamenteuse de la folie ordinaire.
Et voilà qu’un jour, il y a un peu plus de dix ans, le député Accoyer s’est emparé de cette profession équivoque, dans l’intention de lui donner un statut légal. Il ne savait sans doute pas que c’était folie de sa part, et qu’il ouvrait la une boîte de Pandore. D’autant qu’il espérait ainsi, avec une naïveté assez déconcertante, faire obstacle au déferlement des sectes, qui œuvraient, prétendait-il, par le biais de psychothérapeutes mal intentionnés.
Cela aurait-il mis fin au dit déferlement ? On peut à bon droit en douter. Les sectes regorgent déjà de diplômés de tout poil, qui n’auraient plus qu’à passer ce diplôme supplémentaire. Ou plus simplement, à se servir dans le vocabulaire foisonnant de l’aide en tous genres à l’humain, et par exemple devenir « coach », sans changer profondément d’intention…
Loin de stopper la déferlante, cette malheureuse initiative en a provoqué une autre, dans ce monde psy soudain sommé de répondre avec plus de précision à la question sur laquelle tout le monde sommeillait sans difficulté notable. Ce réveil brutal a mis rapidement en évidence que, comme on pouvait s’y attendre, cet imaginaire commun était traversé de conflits violents et sans issue. Il en est résulté ce qu’on peut appeler sans excès un dialogue de sourds, entre des interlocuteurs eux-mêmes divisés entre débat de fond et intérêts corporatistes, sous la houlette d’un législateur médusé, mais opiniâtre, ignorant définitivement que la raison politique n’a jamais compris et ne comprendra jamais rien à la raison psychique. Surtout lorsque celle-ci ose se déchiffrer à partir de l’hypothèse de l’inconscient, qui s’est avéré irradier profondément les innombrables facettes d’une pratique de « psychothérapeute ».
On s’est déjà interrogé sur les dessous idéologiques et économiques de cette foire d’empoigne, qui seuls en effet peuvent expliquer cette opiniâtreté du législateur — bien au-delà d’un projet initial dont personne ne parle d’ailleurs plus aujourd’hui, ce qui en fait, à l’évidence, le symptôme d’autre chose. Dont il a été peu question, finalement, dans les innombrables débats auxquels l’affaire a donné lieu. Mais c’est là un silence familier à la raison politique comme à la raison psychique, et c’est sans doute pourquoi il est si peu commenté.
Il en résulte un texte, qui fait définition : « L’inscription sur le registre national des psychothérapeutes mentionné à l’article 52 de la loi du 9 août 2004 susvisée est subordonnée à la validation d’une formation en psychopathologie clinique de 400 heures minimum et d’un stage pratique d’une durée minimale correspondant à cinq mois effectué dans les conditions prévues à l’article 4. »
Ici encore, le réveil est brutal, mais ne faut-il pas s’étonner de l’étonnement qu’il suscite ? A une définition impossible, il est substitué une définition pragmatique, où personne ne retrouve rien de son imaginaire premier — évidemment, serait-on tenté d’ajouter…
Sous cet angle, on peut penser à bon droit que le législateur est devenu fou, si la folie, selon la vieille approximation freudienne, est caractérisée par un privilège accordé au moi sur la réalité. Aucun psychothérapeute existant ne retrouve en effet probablement grand chose de sa réalité professionnelle dans cette définition du psychothérapeute légal. Dont acte.
L’histoire pourrait s’arrêter là. On pourrait prendre acte de cette impossibilité d’une définition réaliste pour laisser le législateur à son délire statutaire, et vaquer comme par le passé à ses propres occupations, en rayant simplement de ses tablettes la qualité de « psychothérapeute », devenue à peu près équivalente, si on compare les cursus,  au statut de sous-sous-psychologue.
Mais un étrange phénomène est en train de se produire, par lequel ce nouveau statut excite à la fois l’imaginaire des intéressés comme si de rien n’était, et à la fois la cupidité des notables, qui anticipent le caractère juteux qu’il y aurait à maintenir en effet cette illusion intacte. Ne voit-on pas, depuis quelques temps, et vite vite avant la date fatidique arrêtée par le législateur halluciné, se presser moultes psychologues et psychiatres pour obtenir des instances autorisées la très précieuse « attestation » par laquelle il seraient reconnus, enfin, sous-sous-psychologues diplômés ?
On peut alors penser à bon droit qu’ils sont devenus fous, si la folie etc…
Cette folie en miroir semble puiser sa source à ces deux composantes, dont la conjonction gagnerait à se dénouer rapidement, pour éviter à la situation d’empirer encore. Elle s’appuie pour une part sur cette passion névrotique qui veut que le chef ait raison, même dans le cas où il a tort. Et loin de se détourner d’un mot lui-même détourné de son sens antérieur, beaucoup s’acharnent à trouver un compromis boiteux entre cette définition dérisoire et leur imaginaire premier, essentiellement soutenu par l’angoisse de ne pouvoir, à terme, exercer leur activité sans passer par ses fourches caudines.
Et comment cela se pourrait-il donc, quand cela n’a tout simplement jamais été possible ? Nul ne sait, et surtout pas le législateur, ce qui s’opère dans le cabinet du psy. Faut-il remuer ici quelques unes de ces désagréables polémiques qui le démontrent à l’envi, et dans lesquelles nous nous égarons volontiers, chemin faisant, à prier pour une « clarification » toujours remise aux calendes ? Combien de psychothérapies, voire de psychanalyses, remboursées par la sécurité sociale sous couvert d’un statut de psychiatre ? Combien de psychothérapies menées en secret par des psychanalystes qui semblent, à les entendre, ne pratiquer jamais que « la psychanalyse » ? Et combien d’effets authentiquement thérapeutiques obtenus par des psychologues — voire, abomination, par des psychologues stagiaires — dans des cadres qui ne semblaient pas du tout « psychothérapeutiques » ? Et combien encore de déchirures et de scissions communautaires à vouloir définir les termes tout à fait « garantis » d’une formation de « psychanalyste » ?… La liste serait encore longue, si on la voulait exhaustive.
Soyons clair : que nul ne le sache n’interdit pas, bien au contraire, d’y travailler, et de se forger, patiemment, une religion sur la question. Il y a là un souci proprement éthique, et hautement recommandable. Mais au nom de quelle aberration psychique voudrait-on imposer au monde une conviction dont le cœur ne se trouvera jamais qu’au tréfonds de sa propre psyché, dont nul travail sur soi ne lèvera jamais toutes les ombres ? Et par quel mirage collectif cette conviction serait-elle légitimée par un pauvre petit bout de papier, auquel ne croiront jamais que les juges d’instruction ? Plus que jamais, sur ce chapitre, il convient de raison garder.
D’autant — deuxième composante — que d’autres encouragent cette folie et cautionnent cette angoisse, y trouvant au passage un bénéfice « éthiquement » plus douteux. Combien d’officines, combien d’universités, combien d’écoles — au passage, combien de sectes… — ayant l’éthique à fleur de bouche sont-elles en train de préparer, tranquillement protégées par le droit, la formation adéquate à ce divin diplôme, à grand renfort de bénéfices… comptables? Il est saisissant de constater que ce fameux décret du 20 mai, s’il est plus que discret sur ce qu’on attend, finalement, d’un psychothérapeute, consacre un long chapitre aux conditions exigibles pour être dûment mandaté « formateur de psychothérapeutes ». Il y a fort à parier que demain, on verra pulluler les « DU de psychothérapeute », où enseigneront des enseignants-chercheurs psychologues cliniciens… qui auront commencé par s’inscrire eux-mêmes à leurs propres cours pour acquérir ce statut envié, et très prisé dans le monde, de « psychothérapeute » ! Ou comment rendre l’autre fou…
Il n’y a donc pas que saine raison à laisser tomber ce statut, comme une de ces multiples lois dont on ne verra jamais le début d’une application concrète, et qui n’ont jamais été votées que pour calmer les vapeurs d’une opinion rêvant d’une liberté sans risque. Il y va aussi d’un minimum de santé de la profession de santé mentale toute entière, dont chacun sait hélas combien elle a actuellement d’autres raisons de se dégrader.
Il ne s’agit plus d’atermoyer, de se réjouir obstinément d’une bouteille à moitié pleine — nul ne saurait redire, de fait, à ce que tout « psy » en sache un minimum sur la psychopathologie —, de trembler pour une interdiction future et tout à fait fantasmatique, ni même d’espérer discuter encore, et faire entendre raison au législateur qui sait aussi combien la communauté psy pèse peu sur son électorat. Le législateur s’en fout. La seule attitude raisonnable est donc celle du boycott, pour ceux qui le peuvent encore au nom d’un autre diplôme, qui ne garantit pas davantage la qualité de leur écoute — seuls les sourds et les militants peuvent encore l’ignorer, après un minimum de pratique.
Cette pathologie du diplôme ne date pas hélas d’hier. L’addiction s’en est sournoisement infiltrée dans les mentalités, et le sarkozysme hier triomphant, et aujourd’hui déjà déchu, n’en est sans doute qu’un avatar, comme l’indiquent ces lignes d’un penseur-poète aujourd’hui démodé, qui nous invitait, dès 1925, à une méditation salutaire… mais peut-être, de nos jours, tout à fait hors de portée :
« Il est cependant un point où tout le monde s’entend, s’accorde déplorablement. Disons-le : l’enseignement a pour objectif réel, le diplôme. Je n’hésite jamais à le déclarer, le diplôme est l’ennemi mortel de la culture. Plus les diplômes ont pris d’importance dans la vie (et cette importance n’a fait que croître à cause des circonstances économiques), plus le rendement de l’enseignement a été faible. Plus le contrôle s’est exercé, s’est multiplié, plus les résultats ont été mauvais. Mauvais par ses effets sur l’esprit public et sur l’esprit tout court. Mauvais parce qu’il crée des espoirs, des illusions de droits acquis. Mauvais par tous les stratagèmes et les subterfuges  qu’il suggère; les recommandations, les préparations stratégiques, et, en somme, l’emploi de tous expédients pour franchir le seuil redoutable. C’est là, il faut l’avouer, une étrange et détestable initiation à la vie intellectuelle et civique. […] dès qu’une action est soumise à un contrôle, le but profond de celui qui agit n’est plus l’action même, mais il conçoit d’abord la prévision du contrôle, la mise en échec des moyens de contrôle. […] Le diplôme donne à la société un fantôme de garantie, et aux diplômés des fantômes de droits. Le diplômé passe officiellement pour savoir : il garde toute sa vie ce brevet d’une science momentanée et purement expédiente. D’autre part, ce diplômé au nom de la loi est porté à croire qu’on lui doit quelque chose. Jamais convention plus néfaste à tout le monde, à l’Etat et aux individus (et, en particulier, à la culture), n’a été instituée. C’est en considération du diplôme, par exemple, que l’on a vu se substituer à la lecture des auteurs l’usage des résumés, des manuels, des comprimés de science extravagants, les recueils de questions et de réponses toutes faites, extraits et autres abominations. » (Paul Valéry, Propos sur l’intelligence in Œuvres I, Gallimard, 2002, p. 1075-1076.)"

Hubert Lisandre,
psychologue clinicien,
Maître de conférences en psychopathologie,
encore psychanalyste, quoique non « régulièrement enregistré dans son annuaire »…
…et ex-psychothérapeute.