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29/01/2011

Mediapart : "Les psychologues, espèce en voie de disparition?"

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Les psychologues, espèce en voie de disparition?

28 Janvier 2011 Par Audrey Vucher

Ce vendredi 28 janvier, la CGT, SUD-Santé et l'Unsa appelaient les psychologues à faire grève dans toute la France. Rarement mobilisés, toutes les catégories de la profession – du psychologue en cabinet privé au psychologue territorial en passant par le psychologue hospitalier – ont protesté contre la précarisation, la dévalorisation du statut, et le manque de reconnaissance de leur formation. Jacques Borgy, secrétaire général du Syndicat national des psychologues praticiens, affirme que «ce mouvement s’inscrit dans la contestation générale de l’évolution du service public de santé».

En 2010, une circulaire portant sur le temps de travail et un décret modifiant le recrutement ont visé directement les psychologues de la fonction publique hospitalière (FPH).

La circulaire du 4 mai 2010 restreint le temps de formation, d'information et de recherche, appelé le temps FIR, aux seuls titulaires. Les contractuels en sont exclus. Il permet pourtant aux psychologues de consacrer un tiers de leur temps à se former tout au long de leur carrière, de superviser des équipes médicales, de rencontrer d’autres psychologues.  

Mais la circulaire rappelle que «les établissements n’ont pas obligation d’accorder aux psychologues contractuels le bénéfice des dispositions du décret statutaire, ces derniers se trouvant vis-à-vis de l’établissement dans une relation contractuelle et non dans une relation de type réglementaire. A ce titre, les psychologues contractuels n’ont pas vocation à bénéficier des dispositions relatives au temps FIR». Geneviève Mérand, psychologue hospitalière contractuelle à l’hôpital Kremlin-Bicêtre, s’indigne de cette dévalorisation du temps de formation: «C’est un droit alors que ce devrait être un devoir.» Elle précise d'ailleurs que ces non-fonctionnaires «suivent les mêmes études, réalisent les mêmes missions, et effectuent le même travail que les titulaires mais au moindre coût».

Martine Shindo, vice-présidente de l’association Psyclihos et psychologue clinicienne hospitalière du groupe Saint-Louis, Lariboisière-Fernand Widal à Paris confirme: «Normalement les contractuels ne devraient être engagés que pour des remplacements, mais on en voit de plus en plus garder ce statut pendant plusieurs années, certains alternent même depuis 10 ans période de vacance et emploi. Leur place n’est pas garantie, le contrat se renouvelle tous les 3 mois, 6 mois, ou 1 an, mais ils signent des avenants régulièrement. Ils ne peuvent pas travailler dans des conditions sereines d’autant plus qu’ils sont sous-payés et n’ont pas de primes contrairement aux titulaires.» Et d’ajouter: «Il y a une grande précarisation des psychologues en France, qui se retrouvent dans la fonction publique hospitalière où la moitié sont des contractuels et cumulent parfois plusieurs postes.»

Alors que la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) se félicitait d’avoir mis en place des lois permettant de réduire la proportion des contractuels, dans les faits, il n’en est rien. La CGT estime que les psychologues contractuels représentent 50% de la profession en FPH. Michel Billout, sénateur de Seine-et-Marne étiqueté Parti de gauche,observait récemment qu’en 1996 il y avait 3.502 psychologues hospitaliers titulaires pour 2.079 contractuels, alors qu’en 2006, il y avait 5.076 titulaires pour 3.843 contractuels. En dix ans, les titulaires ont augmenté de 45%, les contractuels de 85%

Ne bénéficiant pas du temps de formation, ils se consacrent entièrement aux soins. De plus, leur salaire ne progresse pas par échelons, comme ceux des fonctionnaires, mais respecte la tarification horaire. Geneviève Mérand déclare par exemple gagner 13,28 euros brut par heure.

Les directeurs d’hôpitaux, soumis aux restrictions budgétaires et aux directives des Agences régionales de santé (ARS), n’ont donc pas intérêt à ouvrir des postes titularisés plus coûteux. Dans cette optique, les contractuels peuvent en effet être considérés comme des «variables d’ajustement des budgets», dénonce Thérèse Petitpierre, titulaire à Maison Blanche à Paris.

Pour être titularisé, le psychologue doit donc passer un concours sur titre très sélectif. Le décret du 4 novembre 2010 entend faciliter leur ouverture. Mais dans l'attente de décision sur la composition du jury, tout est bloqué.

«Disqualifier la formation universitaire»

Si les psychologues se mobilisent pour leur statut, ils s'inquiètent surtout des effets sur les soins de leur précarisation: «Prenons l'exemple d'un psychologue contractuel, explique Marie-Claude Cathelineau, titulaire à l’hôpital d’Anthony dans les Hauts-de-Seine, l'enfant s’attache, noue une relation particulière avec le psychologue. S’il part, cela peut provoquer un choc. On ne peut pas remplacer une relation humaine construite singulièrement.» 

Eu égard à la qualité des soins, le décret du 20 mai 2010 encadrant le titre de psychothérapeute préoccupe aussi les psychologues. Inspiré de l'amendement Accoyer de 2004 qui visait à protéger les patients des dérives sectaires, ce décret impose à tout nouveau psychothérapeute d'avoir suivi une formation en psychopathologie clinique de 400 heures et un stage pratique de cinq mois minimum.

Si les médecins et les psychiatres obtiennent de droit ce titre, les psychologues doivent suivre une formation complémentaire en psychopathologie et sont obligés d’enregistrer leurs diplômes auprès de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales pour obtenir un numéro Adeli, consultable par le patient.

Ce titre, Martine Shindo «ne le demandera pas. J'ai déjà été formée pour faire des psychothérapies, et j’en fais tous les jours». En effet, «dans sa formation, le psychologue étudie la psychopathologie, poursuit Bernadette Rancher, psychologue titulaire, et il pratique des psychothérapies avec les patients qui en ont besoin. Le titre de psychothérapeute vise simplement à disqualifier la formation universitaire générale».

Le décret prévoit que la formation des psychothérapeutes n’a pas pour obligation d’être dispensée dans un établissement universitaire, mais seulement dans des structures agréées par l’Etat. Ce qui ouvre la porte aux établissements privés. «Après une courte formation, ces professionnels pourraient être payés moins cher. Ce qui les rendraient plus attractifs que les psychologues hospitaliers aux yeux des chefs d’établissement», prédit Martine Shindon qui craint «la création d’une nouvelle profession».Soumis depuis 2007 à la tarification à l’activité (T2A), le directeur d’un hôpital doit comptabiliser et évaluer l’ensemble de ses services afin d’équilibrer l’allocation des ressources financières. Thérèse Petitpierre rappelle justement que les formations actuelles pour devenir psychothérapeute étant plus ouvertes sur la thérapie comportementale «sont aussi plus conformes à l’évaluation systématique que notre formation en sciences humaines».

Ce vendredi, plusieurs centaines de psychologues de la fonction publique hospitalière ont manifesté à Paris devant le ministère de la santé, tandis que des rassemblements ont eu lieu en province devant des agences régionales de santé, rapporte l'AFP. «On exprime avant tout une inquiétude et une colère partagées», explique Jacques Borgy. Au risque, en l'absence de revendications communes, de ne pas donner d'objectif au mouvement.

 

27/01/2011

Modalités de la grève, retenues salariales

Le principe dans le texte : http://vosdroits.service-public.fr/F499.xhtml

Concrètement

Il faut signaler à son administration qu'on est en grève et combien de temps on fait grève. Soit au niveau de la personne qui gère notre profession au niveau de l'administration, soit à son représentant au niveau des services. Généralement une feuille est remplie par le cadre qui la fait remonter jusqu'à l'administration, mais rien n'empêche de s'adresser aux 2. Il faut bien signaler la plage horaire où on fait grève si ça n'est pas la journée complète.

Retenue salariale

Dans la Fonction publique hospitalière la retenue salariale est strictement proportionnelle à la durée de la grève.

L'administration effectue un calcul pour fixer cette retenue salariale le voici.

La retenue = durée horaire de grève X (fois) traitement de base (brut)

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25/01/2011

Très intéressant communiqué de FO

 

 

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Concernant le droit de grève

Juste un lien à cliquer et une page à lire pour être au fait des droit à la grève et des retenues salariales conséquentes.

http://vosdroits.service-public.fr/F499.xhtml

24/01/2011

Rencontre de psychologues du 28/01/11 à Strasbourg de 14h à 16h

Extrait d'un message des psychologues des Hopitaux Universitaires de Strasbourg

"Suite au préavis de grève lancé par les syndicats , le bureau du collège des HUS appelle à une mobilisation importante pour le 28 janvier. Pour ceux qui ne peuvent pas s’absenter la journée entière, sachez qu’1 heure de grève seulement est possible. Il faut se faire comptabiliser auprès de son cadre.

Le collège des HUS propose aux psychologues qui ne peuvent se rendre à Paris, une rencontre au NHC, (Nouvel Hopital Civil) dans la salle 5eme Ouest (ascenseur B au 5eme étage) de 14h à 16h, le 28 janvier pour que nous puissions discuter de l’avenir de notre profession. Cette rencontre est ouverte à tous ceux qui le souhaitent :  de l’EPSAN à … Mulhouse !"

18/01/2011

Le SNP n'appelle pas à la grève

Le SNP par un communiqué n'appelle pas à la grève mais à une mise en place d'une "plate forme des revendications communes à toutes les organisations" et à "une concertation sur les stratégies à prendre dans la durée du combat à mener"

A espérer que cette concertation et la mise en place de cette plate forme ne prenne pas trop de temps! GB

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17/01/2011

Les organisations qui appellent à la grève

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13/01/2011

Question orale sans débat posée au gouvernement sur le FIR le 11 janvier 2011

EMPLOI, SALAIRES ET RETRAITES

AVENIR DESPSYCHOLOGUES HOSPITALIERS

Par Michel Billout / 12 janvier 2011

Question orale sans débat posée le 11 janvier 2011

PDF - 753 ko
Question au format PDF

M.le président. La parole est à M. Michel Billout, auteur de la question n° 1137, adressée à M. le ministre du travail, de l’emploi et de la santé.

M.Michel Billout. Madame la secrétaire d’État, je souhaite attirer votre attention sur l’avenir des psychologues hospitaliers. La circulaire du 4 mai 2010 de la direction générale de l’offre de soins, la DGOS, relative à la situation des psychologues dans la fonction publique hospitalière indique que « les psychologues contractuels n’ont pas vocation à bénéficier des dispositions relatives au temps FIR »,c’est-à-dire au temps alloué à la formation, à l’information et à la recherche. Sachant que le temps FIR peut représenter un tiers du temps de l’activité d’un psychologue, comme le recommande la circulaire, les directeurs d’hôpitaux ont évidemment tout intérêt, d’un point de vue financier, à recruter des psychologues contractuels sur des postes vacants. Or, depuis plus d’une dizaine d’années, la précarisation des psychologues dans la fonction publique hospitalière a considérablement augmenté : on comptait, en 1996,3 502 titulaires pour 2 079 contractuels, et en 2006,5 076 titulaires pour 3 843 contractuels, soit, en dix ans, un taux de croissance de 45 % pour les titulaires, contre 85 % pour les contractuels. Paradoxalement, la même circulaire indique :« Les emplois permanents à temps complet ont vocation à être occupés par des fonctionnaires. Toutes les diligences nécessaires doivent être prises afin de s’assurer que les fonctions de psychologue soient exercées par les titulaires du corps correspondant ». Or, je le répète, la suppression du temps FIR des contractuels, outre la dégradation qu’elle entraîne de la qualité de traitement des patients, risque d’avoir pour effet d’inciter les directions hospitalières à continuer de multiplier les contrats précaires, y compris en CDI. C’est le cas, par exemple, à l’hôpital Marc Jacquet de Melun, dans mon département, où plus de la moitié des psychologues sont contractuels, soit trente sur un effectif total de cinquante-six, parfois depuis de longues périodes pouvant aller jusqu’à douze ans, travaillant aussi bien dans des unités classiques d’hospitalisation que dans des secteurs extra-hospitaliers pour enfants, adolescents ou adultes : consultations médico-psychologiques, centres d’aide thérapeutique, consultations et soins ambulatoires en établissements pénitentiaires, équipes mobiles de psychiatrie pour les populations précaires.

Pourtant, contractuels et titulaires effectuent le même travail, défini par le décret n° 91-129 du31 janvier 1991 : « Ils contribuent à la détermination, à l’indication et à la réalisation d’actions préventives et curatives assurées par les établissements et collaborent à leurs projets thérapeutiques ou éducatifs tant sur le plan individuel qu’institutionnel. « Ils entreprennent, suscitent ou participent à tous travaux, recherches ou formations que nécessitent l’élaboration, la réalisation et l’évaluation de leur action. »

Ce temps de formation et de recherche étant aujourd’hui supprimé pour les contractuels, qui représentent une part très importante des effectifs de psychologues dans de nombreux hôpitaux, je souhaiterais connaître les mesures que compte prendre le Gouvernement auprès des établissements hospitaliers afin de transformer ces contrats précaires en postes titularisés. Cela permettrait ainsi aux patients de consulter des professionnels bénéficiant des mêmes conditions de formation, favorisant ainsi une démarche de qualité de soins et de prise en charge des malades en lieu et place d’une pratique de la psychologie à deux vitesses que vous voulez instaurer.

M.Robert Hue. Très bien !

M.le président. La parole est à Mme la secrétaire d’État.

Mme Nora Berra, secrétaire d’État auprès du ministre du travail, de l’emploi et de la santé, chargée de la santé. Monsieur le sénateur, la circulaire du 4 mai 2010 relative à la situation des psychologues dans la fonction publique hospitalière, dans son paragraphe IV sur le « Bénéfice du temps de formation, d’information et de recherche », dit « temps FIR », ne fait que rappeler les conséquences de la situation juridique différente des psychologues contractuels et des psychologues titulaires régis par le décret du 31 janvier 1991 portant statut particulier des psychologues de la fonction publique hospitalière.

De ce fait, les psychologues contractuels ne bénéficient pas du temps FIR au titre de l’article 2 du décret du 31 janvier 1991. Il convient d’ajouter toutefois que la lettre-circulaire du 16 août 1995 non abrogée laisse toute possibilité au chef d’établissement d’inclure dans le contrat de recrutement d’un psychologue non statutaire, des dispositions relatives à une organisation de son temps de travail lui permettant de facto de bénéficier d’un temps FIR.

La circulaire du 4 mai 2010, qui appelle des précisions, n’a donc pas « supprimé » le temps FIR des psychologues contractuels. Enfin, comme vous le soulignez, monsieur le sénateur, la circulaire précitée rappelle que les emplois permanents de psychologue à temps complet ont vocation à être occupés par des personnels titulaires. Cette mention démontre, s’il en était besoin, la volonté des pouvoirs publics de lutter contre la précarisation dans la fonction publique hospitalière.

M.le président. La parole est à M. Michel Billout.

M.Michel Billout. Madame la secrétaire d’État, je suis quelque peu abasourdi par votre réponse ! La circulaire du 4 mai 2010 a eu des conséquences extrêmement importantes dans les hôpitaux. Peut-être la disposition était-elle déjà contenue en filigrane dans le décret, mais la circulaire a rappelé aux directeurs des hôpitaux, dans un contexte où il leur est demandé de fournir des efforts gigantesques pour équilibrer leur budget, qu’ils pouvaient retirer pratiquement un tiers du temps de l’activité des psychologues contractuels. Un certain nombre de directeurs d’hôpitaux ne s’en sont pas privés et ont pris des dispositions nouvelles. C’est notamment le cas dans mon département.

Dans votre réponse, madame la secrétaire d’État, je comprends que, d’un côté, l’on indique gentiment aux directeurs d’hôpitaux qu’ils devraient faire quelques efforts pour placer des fonctionnaires à ces postes et, de l’autre, on les incite très fortement à ne pas le faire.

Or il convient d’avoir à l’esprit le travail qui est effectué par les psychologues dans les hôpitaux. Déjà en2003, notre collègue Bruno Sido avait interrogé le ministre de la santé de l’époque sur les dérives constatées dans les hôpitaux : du fait du manque de psychiatres, les psychologues remplissaient les fonctions de ces derniers. Ce phénomène avait d’ailleurs été confirmé par la réponse du ministre, à laquelle chacun peut se référer.

À l’heure actuelle, nous manquons de psychiatres dans les hôpitaux et les psychologues sont amenés à remplir des tâches de plus en plus importantes.

Or le nombre des psychologues contractuels ne bénéficiant pas du temps de formation, d’information et de recherche nécessaire ne cesse d’augmenter, comme vous l’avez confirmé, madame la secrétaire d’État. Cette situation est particulièrement grave et préoccupante !

11/01/2011

SUPPRESSION DU TEMPS FIR À MULHOUSE

Ca y est l'entreprise de démolition de notre métier a commencé à envoyer les pelleteuses!

Les collègues de Mulhouse nous informent que la Direction de leur hôpital vient d'officiellement leur supprimer l'accès au temps FIR.

REAGISSONS

Plusieurs solutions s'offrent à nous, toutes étant bonnes à prendre : la manifestation ponctuelle du 28/01/11, mais aussi et surtout l'engagement dans le Manifeste des Psychologues Hospitaliers qui signe le rassemblement du collectif du même nom avant une action d'envergure (contacts des élus, de la presse, réflexion sur des opérations de grève administrative, et tout action dont nous discutons actuellement). Je rappelle que ce manifeste bien que partant de la base comprend en son sein des psychologues de toutes organisations professionnelles et syndicales confondues.

GB

08/01/2011

Avant une action d'envergure d'un autre type que la grève, le collectif

 

Manifeste des psychologues hospitaliers.

 Signer la pétition   -   Voir les signataires

Un défi incroyable nous est lancé à travers la loi fondant l'usage du titre de psychothérapeute.

Pour notre part nous prenons ce décret pour une véritable provocation adressée aux psychologues, par les pouvoirs publics qui ont commencé à démanteler le métier des 7500 psychologues hospitaliers.
En effet, nombre d'entre nous, psychologues en titre, exercent des psychothérapies depuis des années voire des décennies au sein des CMP, des centres de guidance, des hôpitaux….
Et même, bien souvent nous sommes les seuls à les pratiquer, les psychiatres n'ayant pas ou plus le temps pour le faire.
Aujourd'hui avec la sortie des décrets relatifs au titre de psychothérapeute, les pouvoirs publics achèvent la création d'un nouveau métier : psychothérapeute.
Les conséquences en seront néfastes non seulement pour les psychologues, mais sans doute aussi pour ce qu’on appelle couramment en psychologie, la clinique.
Ce nouveau titre et ses décrets vont contraindre les psychologues en titre, pourtant déjà psychothérapeutes en en exercice, à demander ce titre de psychothérapeute comme le préconisait le rapport Couty de 2009 : pour exercer comme psychologue, il faudrait devenir un professionnel de santé « psychologue-psychothérapeute » Cette demande reviendrait à saborder le métier et la formation universitaire de psychologue actuels, car ce titre n'offre aucune garantie supplémentaire, ni pour le psychologue déjà psychothérapeute en exercice, ni pour l'usager, car cette formation est une formation au rabais.
La véritable intention derrière tout cela est de mettre de côté le psychologue formé aux sciences humaines, au profit d'une nouvelle formation héritée de la logique médicale qui, faut-il le rappeler, n'est pas celle des psychologues.
Or, les institutions de soins ont toujours fait appel jusqu'à maintenant aux psychologues pour exercer les psychothérapies. Aujourd'hui encore, juste après la parution de ces décrets d'application , les institutions qui emploient les psychologues continuent de leur demander de prendre en charge des patients en psychothérapie . Ainsi, sur le terrain les psychologues sont jugés comme parfaitement compétents à l'exercice de la psychothérapie, ce qui revient à leur reconnaître de fait un droit à usage de l'exercice des psychothérapies. 
Leur compétence à exercer ces psychothérapies, s’est construite dans un parcours post formation initiale (DESS ou Master), une psychothérapie ou analyse personnelle, une pratique supervisée, une formation théorique et clinique complémentaire (séminaires, étude de cas, etc.) et dans une mise à l’épreuve des outils et des méthodes cliniques auprès du patient en lien avec des professionnels aguerris, dans les institutions de santé.

Par conséquent, ce titre est tout à fait inutile au regard de l’usage qui est fait des psychothérapies. Si tel n'était pas le cas, les institutions devraient être reconnues coupables de négligence à l'égard des patients puisque, de fait, les psychologues hospitaliers ne sont pas reconnus légalement par le décret à faire automatiquement usage du titre de psychothérapeute, alors qu'il leur est explicitement demandé de les exercer quotidiennement en institution.

Ce décret en créant une nouvelle profession ne protège que le titre et non l'exercice, ce qui est la situation la pire pour les usagers qui n’auront aucune garantie de sérieux face à ces nouveaux thérapeutes, ni psychologues, ni psychiatres. Déjà des infirmiers, statutairement paramédicaux, font la démarche de demander ce titre. Alors, à quoi serviront les psychologues dans le futur?
Ainsi les pouvoirs publics ont créé le chaînon manquant au territoire médical, une espèce de “faisant fonction” de psychologue, mais médicalisé, avec sa place dans l'ordre médical, le “psychothérapeute de santé”. Plus d'utilité donc pour le psychologue en titre, formé aux sciences humaines tel qu'on le connaît aujourd'hui. (Plus d’utilité non plus pour ce temps de formation-information-recherche qu’on lui attribue pour parfaire la qualité de sa prise en charge).
Compterait-on sur l'engagement des psychologues dans le transfert avec leur patient hospitalier pour ne rien dire de ce titre honteux et accepter de se taire sur la future disparition de leur métier qui les fait pratiquer au quotidien des psychothérapies depuis des dizaines d’années déjà, à la plus grande satisfaction des patients mais aussi des institutions?

En réalité, le titre de psychothérapeute ne sert à rien, l'institution le démontre, car pour l'instant aucun non psychologue ou non psychiatre n'y peut exercer la psychothérapie. Par conséquent on ne saurait valablement invoquer quelque principe de protection de l'usager que ce soit face aux abus ou mauvais usages de cette pratique pour justifier la création légale de ce titre, puisque cette pratique est couramment demandée aux psychologues par les institutions qui les emploient sans aucune exigence du titre.
Ce titre et ces décrets constituent en réalité une attaque détournée contre la profession et la pratique des psychologues, une ingérence, et non une réelle protection du public. Attaque dont nous prenons la mesure avec l'émergence d'autres discriminations des pouvoirs publics à notre égard. (Discrimination entre titulaires, et non titulaires, tentatives d'ingérence dans la répartition de leur temps de travail, modifications des conditions de recrutement...) 
En signant cet appel, faisons entendre la voix des psychologues hospitaliers concernant ce décret créant un titre de psychothérapeute qui par une manipulation installe les conditions imaginaires de la mise en place d'un nouveau métier à l'hôpital.
A la suite de notre mobilisation autour de ce manifeste, nous envisagerons ensemble une action d’envergure * pour que la conduite des psychothérapies par des praticiens diplômés en psychologie, formés en psychopathologie, soit reconnue comme un usage régulier, que la loi ne pourra qu’entériner.
Les psychologues formés à pratiquer des psychothérapies exigent

● l'abandon pur et simple de la loi créant ce nouveau titre de psychothérapeute, qui n'offre en réalité aucune garantie pour l'usager.
● Une formalisation officielle et institutionnelle de ce que la réalité du terrain commande en termes de psychothérapie.

Vous pouvez ajouter votre signature pour soutenir ce manifeste et ajouter vos commentaires sur le site dédié à ce manifeste : Le site du Manifeste



Collectif des psychologues hospitaliers exerçant des psychothérapies

 

*Nous vous proposons un sondage autour de cette question qui nous concerne au premier plan ci dessous.
3 choix sont possibles.

 pour le sondage, voir sur la page du manifeste

 

06/01/2011

Claudine nous informe de la venue de Alain EHRENBERG

L'Aumônerie Universitaire Protestante et le centre Cultures et Sociétés en Europe
invitent à une conférence 
 
"Autonomie, individualisme, malaise
:
exercice de clarification"
  
avec Alain EHRENBERG
Sociologue, Directeur de recherches au CNRS

lundi 31 janvier à 18h00 
 
Amphithéâtre de la MISHA
5 Allée du Général Rouvillois - Campus central
(Tram C,E,F Arrêt Observatoire)

entrée libre
 
et pour découvrir le dernier ouvrage de cet auteur,
deux soirées de lecture d'extraits de 
La société du malaise
mardi 18 et 25 janvier à 20h15
7 Avenue de la Forêt Noire - salle Ricoeur